Partout dans le monde, les chrétiens se recueillent en ce jour pour célébrer la naissance — la Nativité — d’un enfant, Jésus de Nazareth, qui allait se révéler être le Messie annoncé par les prophètes d’Israël, Celui qui devait venir racheter son peuple de ses péchés. C’est la naissance de celui qui est Dieu lui-même, le Fils de Dieu, qui veut naître aussi dans l’âme des hommes et y régner, ainsi que la solennité du Christ-Roi l’a rappelé récemment. Nous pouvons parler de trois naissances : « La première et la plus sublime naissance est celle du fils unique engendré par le Père céleste dans l’essence divine, dans la distinction des personnes. La seconde naissance fêtée aujourd’hui est celle qui s’accomplit par une mère qui dans sa fécondité garda l’absolue pureté de sa virginale chasteté. La troisième est celle par laquelle Dieu, tous les jours et à toute heure, naît en vérité spirituellement, par la grâce et l’amour, dans une bonne âme. Telles sont les trois naissances qu’on célèbre aujourd’hui par trois messes » (Jean Tauler, Sermon pour la fête de Noël).
Cette naissance de Jésus n’est pas seulement un événement qui s’inscrit dans l’histoire de l’humanité, à un moment bien précis, il y a de cela deux mille ans environ. C’est une réalité dont l’efficacité se prolonge dans le temps et qui oriente l’homme vers l’éternité. Mais pour cela, l’homme doit se mettre à la recherche de Dieu. Dieu ne s’impose pas et, de fait, à Bethléem les portes se ferment devant Marie et Joseph en quête d’un logement. Pour que Jésus naisse dans l’âme tous les jours, l’homme doit le vouloir. « Le jour de Noël, nous lisons que les bergers de Bethléem, qui furent les premiers appelés à venir voir le nouveau-né de la crèche, « y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 16).
Arrêtons-nous sur le mot « trouvèrent » qui exprime la recherche. Les bergers de Bethléem, qui se reposaient avec leurs troupeaux, ne savaient pas, en effet, que le temps était arrivé où se réaliserait ce qui depuis des siècles était annoncé par les prophètes de leur peuple, et que cela aurait lieu cette nuit-même, tout près d’eux. Quand ils sont sortis du sommeil où ils étaient plongés, ils ne savaient ni ce qui était arrivé ni où cela était arrivé. S’ils sont parvenus à la grotte, c’est après une recherche. Mais en même temps, ils avaient été conduits. Comme nous le lisons, ils avaient été guidés par une voix et une lumière. Et si nous remontons plus haut dans le passé, nous voyons qu’ils avaient été guidés par la tradition de leur peuple, par son attente. Nous savons qu’Israël avait obtenu la promesse du Messie. […]
Ils ont cherché où il pouvait être, et finalement ils l’ont trouvé. Et en même temps, chez saint Luc, le mot « trouver » exprime la dimension intérieure de ce qui s’est passé chez ces simples bergers de Bethléem la nuit de Noël. […]
Le mot « trouver » exprime une recherche.
L’homme est un être qui cherche. Toute son histoire le confirme. La vie de chacun de nous en témoigne aussi. […] Parmi tous les domaines où l’homme se révèle comme un être qui cherche, il en est un, plus profond, qui pénètre plus intimement dans l’humanité même de l’être humain et qui correspond le mieux au sens de toute la vie humaine.
L’homme est l’être qui cherche Dieu » (Jean-Paul II, Audience générale, 27 décembre 1978). Depuis Noël, nous savons comment combler cette quête et cette soif de Dieu.
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Noël